UMP 58

L’inné et l’acquis : un débat complexe

Par Patrick Devedjian
Ancien ministre
Député des Hauts-de-Seine

Les bonnes âmes se scandalisent vite : jamais Nicolas Sarkozy n’a dit, comme l’en accuse François Bayrou, qu’ « un destin était joué à l’avance » ou qu’il fallait « se détourner de la prévention et du soin » des jeunes qui pensent au suicide !

On débat de l’inné et de l’acquis depuis des millénaires. On ne sait qu’une chose, c’est qu’ils sont intimement mêlés. Mozart avait sûrement des dons extraordinaires en naissant mais, sans sa famille  si musicienne, serait-il devenu ce génie ?

Dire que si des jeunes se suicident « ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés, mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable », ce n’est ni une condamnation, ni un refus de soin tout de même !

Des personnes dépressives, nous en connaissons tous : est-ce que cela empêche de les aimer, de les aider et de les soigner le mieux possible ? Est-ce qu’il ne faut pas soutenir leurs familles plutôt que de jeter la suspicion sur leur éducation ?

Dire « j’incline à penser qu’on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie », est-ce que c’est le refus de la responsabilité ? ou plutôt chercher à comprendre l’incompréhensible ?

Les propos de Nicolas Sarkozy ont bien évidemment été sortis de leur contexte : une discussion philosophique et intime avec le philosophe Michel Onfray, avec lequel il n’est pas d’accord, discussion qui dure et qui ne se ramène pas à ces bouts de phrases.

« Donnez-moi deux lignes de n’importe qui et je le ferai pendre », a dit le Président de Harlay, un grand magistrat respecté de la fin du XVIIème siècle, qui voulait ainsi souligner le danger des citations abusives….

Remède miracle pour relancer la croissance, par Ségolène Royal

Quelques anecdotes de campagne …

Du côté de chez François Bayrou ...

François Bayrou a commencé sa campagne en prenant soit-disant la défense des petits candidats. Pourtant, François Bayrou s’est autoparrainé pour sa candidature à la présidentielle, ce que l’on peut constater sur la publication officielle du conseil constitutionnel. A rapprocher de ses déclarations contre le système anti-démocratique des parrainages...

François Bayrou passe aussi son temps à parler de son tracteur. Pourtant il a plus connu les banquettes de voitures avec chauffeur que le siège de son tracteur.

François Bayrou tire à boulet rouge sur les médias qui ne favorisent que les gros candidats et propose un débat sur internet avec … les 4 gros candidats.

De la prédestination à l’hystérie, en campagne

(par Koz)

Ainsi donc Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec Michel Onfray. Le point de fin de phrase se justifie parce qu’il me semble que l’on relève trop peu la volonté de dialogue de Nicolas Sarkozy dont cet entretien, que le magazine a cru bon de titrer « confidences entre ennemis », témoigne. Dialoguer avec Onfray. C’est tout de même déjà pas mal, non ? « Athée, antilibéral, hédoniste et libertaire ». Avouez tout de même que cela fait déjà une bonne brochette de qualificatifs pour un seul homme. Malgré cela, Nicolas Sarkozy dialogue avec lui. Ben, mes amis, saluons la performance.

Ceci étant dit, il y eut, bien évidemment, un regret : que Michel Onfray n’ait pas « réduit en bouillie » Nicolas Sarkozy. Pensez donc : un philosophe ! Un vrai, hein, pas un philosophe de pacotille : un philosophe de gauche. Bon. Malheureusement, ça ne s’est pas fait.

Une fin de campagne de Ségolène Royal à gauche, "projet contre projet"

Donnée battue par tous les sondages au second tour de la présidentielle, Ségolène Royal devrait essayer d'installer le clivage droite-gauche au coeur de sa fin de campagne, qu'elle veut mener "projet contre projet".

"On va passer à l'aise au second tour", assurait mercredi un proche de la candidate. Une confiance rare dans le PS, alors que pout le premier tour, certaines enquêtes d'opinion ne donnent à la candidate socialiste qu'une avance réduite sur l'UDF François Bayrou.

Un collectif condamne le peu d'intérêt des candidats pour "les vieux"

Le vieillissement de la population intéresse peu les candidats à la présidentielle, s'est inquiété mercredi le Collectif "Une société pour tous les âges" qui rassemble des professionnels du secteur, retraités et chercheurs en faveur d'un "débat public" sur la dépendance.

Déplorant "l'absence de débat" face à l'évolution de la société et aux défis du vieillissement, le Collectif a demandé aux candidats comment ils comptaient lutter contre l'image "globalement négative" de la vieillesse et des retraités "considérés comme inutiles", mettre fin aux discriminations par l'âge, et faire face au financement de la dépendance.

Sondage Ipsos: la lutte contre le chômage, principale attente des Français

La lutte contre le chômage est de loin la principale attente des Français à l'égard du prochain président de la République, selon un sondage Ipsos pour Le Point, à paraître jeudi.

Invitées à citer les deux priorités du prochain président, 46% citent en premier lieu la lutte contre le chômage (+10 points par rapport aux 22 et 23 mars 2002), devant la préservation du système de santé et de protection sociale (28%, +3) et l'amélioration du système éducatif (23%, +2), à égalité avec la préservation de l'environnement (+8).

Ensemble!

voyage en absurdie

Jean-Marie Le Pen parle de Nicolas Sarkozy comme du "candidat qui vient de l'immigration". Combien d'arrières grand parents "purs" faut-il pour être considéré comme Français par le candidat du Front National? Ne lui en déplaise, l'identité de la France, telle que nous l'entendons, s'est faite ainsi, grâce notamment aux apports successifs de migrants, comme l'ont fort bien dit chacun à sa manière aussi bien Fernand Braudel que Jacques Toubon. Nicolas Sarkozy vient de l'immigration, et alors ?

une campagne inéquitable

Cette fois, la campagne officielle est commencée. Avec elle, une égalité formelle entre candidats s’installe sur les chaînes de télévision, et on constatera vite que l’égalité ne fait pas l’équité, loin s’en faut !

On ne va pas tarder à se rendre compte que la chasse aux parrainages et le chantage au non respect de la démocratie que certains candidats à la candidature ont pratiqué il y a quelques semaines vont avoir un effet pervers, faisant basculer la pensée unique dans un sens où on ne l’attendait pas.

3 candidats trotskystes, une candidate communiste, une candidate rose-vert, un candidat altermondialiste, ce sont six candidats qui vont entonner d’une seule voix le refrain de la nécessité d’une « autre-gauche », la moitié du temps de parole des candidats sera ainsi monopolisée. Puissions-nous ne pas oublier ce paradoxe à l’heure où l’on pleurera à nouveau sur les difficultés des uns ou des autres à obtenir le viatique des parrainages, trop dur, disait-on il y a quelques semaines, trop facile diront les mêmes à la vision de la campagne officielle qui démarre. « il faut que chacun puisse s’exprimer », que n’a-t-on entendu ce refrain, confondant à l’extrême droite et à l’extrême gauche choix du futur Président et tribune des comices.