Un village de bungalows pour les SDF en proche banlieue parisienne

Un village de bungalows tout équipés, qui accueillera 80 sans-abri ou personnes en difficulté, devrait commencer à voir le jour la semaine prochaine à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une initiative du ministère délégué à la Cohésion sociale diversement accueillie.

Alors que l'Assemblée nationale doit se saisir le 15 février du projet de loi sur le droit au logement opposable, le gouvernement tente de donner des gages de son engagement à reloger les SDF, après l'opération percutante des Enfants de Don Quichotte sur le canal Saint-Martin.

Le ministère a ainsi sollicité l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui dit avoir "accepté de mettre à disposition temporairement des terrains dans trois établissements du département: Charles-Foix à Ivry, Albert-Chennevier à Créteil et Emile-Roux à Limeil-Brévannes".

Le site d'Ivry, un ancien terrain maraîcher autour de l'hôpital, va servir "d'expérimentation", a expliqué à l'AFP Catherine Vautrin. Un bilan sera tiré avec les associations partie prenantes (Salauds de Pauvres et Le coeur des haltes) avant une éventuelle extension.

Le lieu, d'une capacité maximum de 80 bungalows, n'en accueillera toutefois que "40, logeant chacun deux personnes, soit 80 personnes", a précisé le ministère, "des gens du canal Saint-Martin mais pas seulement". L'eau et l'électricité sont en voie d'installation.

Les bungalows - "pas des cabanes de chantiers, mais des habitations modulaires équipées de chauffage, coin cuisine, sanitaires et douche" - seront installés dans les prochains jours.

Achat et installation des bungalows seront gérés par Adoma (ex-Sonacotra) pour un budget que le ministère n'a pas encore dévoilé. Le coût unitaire tourne autour de 80.000 euros, selon une source proche du dossier.

Le maire (PCF) d'Ivry, Pierre Gosnat, a fait part à l'AFP de son "étonnement". "Cette friche est en secteur inondable, cela implique des contraintes particulières quand on construit des logements", a-t-il fait valoir.

"On a l'impressoin qu'on veut cacher la misère, éjecter les SDF du coeur de Paris", a estimé M. Gosnat, dont la commune présente déjà un taux de 38% de logements sociaux avec une centaine de places d'hébgergement. "Pourquoi ne pas les installer à Neuilly chez Nicolas Sarkozy ou à Vincennes ou à Saint-Maur ? Qu'on arrête d'accentuer les inégalités sociales!", lance M. Gosnat.

"L'idée n'est pas de les parquer hors de Paris mais de faire un accompagnement social par le biais d'un village et d'une association à partir d'un projet qu'elle portait depuis longtemps", a soutenu pour sa part Mme Vautrin.

Le président de Salauds de pauvres, Jacques Deroo, s'est réjoui que "les choses bougent assez vite". "Ce gouvernement veut faire quelque chose, on doit travailler avec eux", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant: "Mais il ne faut pas que ça dure, ni que ça devienne un ghetto".

C'est cette crainte qui a toujours motivé l'hostilité envers ce dispositif des associations Droit au Logement (DAL) et Samu social.

Pour sa part, le président (PCF) du conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, n'est "évidemment pas contre le principe (d'accueillir des SDF dans des hébergements provisoires, ndlr), mais affirme qu'"il n'y a pas eu de concertation" sur un projet qui va forcément impliquer le département.

Comments

[Rédigé par : Claude]

Le village prend forme...

Http://www.salaudsdepauvres.com

[Rédigé par : mtz]

Votre analyse est une partie de la vérité mais seulement un partie. C'est parce que Nicolas Sarkozy propose une autre manière de gouverner que je me suis engagé derrière lui. Il est le seul à pouvoir changer notre société et remettre la France sur les bons rails.

Merci de votre participation.

[Rédigé par : Benoist]

Une fois de plus la solidarité n'est pas équitablement partagée par la société.

Ivry sur Seine avec ses 40% de logements sociaux!! Se voit imposée tel un dictat du pouvoir en place l’accueil des SDF parisiens, tandis que d’autres (ex : XIV Paris) qui ne respectent pas aujourd’hui les 20% de logements sociaux obligatoires ne sont pas concernés.

Ce qui se passe en ce moment est une fois de plus une belle démonstration du phénomène "NIMBY" (Not In My Back Yard), « …je veux bien aider les pauvres mais loin de chez moi… » la banlieue sert donc une fois de plus de zone de concentration de la misère.

Ne nous trompons pas, cette opération orchestrée par les « enfants de Don Quichotte » arrive à point nommé au moment des élections obligeant ainsi le pouvoir en place à agir non pas par solidarité mais pour désamorcer une situation « gênante » en période électorale et surtout « cela sert sa soupe», (cf blog Christine Boutin) en démontrant qu’il agit pour aider les « sans abris » il jette la poudre aux yeux des électeurs.

Cette action du gouvernement masque les problèmes de fond de notre société, difficultés à trouver un emploi, délocalisation des sociétés, précarité, bas salaires, loyer très élévés…

Il est est louable (et du devoir de notre société) d’aider les personnes à se réinsérer mais il primordiale d’engager des actions pour éviter que ces personnes finissent dans la rue.