En quittant la dernière séance du Conseil régional, nous avons voulu adresser un message au Président Patriat et marquer notre désapprobation face à une dérive inquiétante du gouvernement de la Région.
A l’évidence, il ne veut rien partager de son pouvoir. Ni avec sa majorité – mais cela le regarde - ni avec son opposition.
Lorsque nous étions à sa place, nous mettions un point d’honneur à travailler avec l’opposition de l’époque sur tous les sujets stratégiques engageant l’avenir de la Bourgogne : définition du schéma d’aménagement des territoires, charte de l’environnement, contrat de plan, créant une commission du suivi du contrat de plan et une commission de l’emploi ouvertes à l’opposition, réunissant régulièrement les présidents des groupes politiques.
Aujourd’hui, lorsque Rémi Delatte demande à siéger à la SAFER ou que Jean-Pierre Soisson souhaite représenter la région à l’aérodrome d’Auxerre-Branches, leurs demandes sont rejetées et ce sont des conseillers régionaux d’Avallon et de Sens qui représenteront la Région dans le syndicat de l’aérodrome de l’Auxerrois.
Las de cette situation, le vote du contrat de projet était l’occasion idéale pour dénoncer une attitude autocrate qui ne correspond pas à l’image que nous avions de François Patriat. Nous l’avons connu ouvert et sympathique. Le pouvoir lui aurait-il tourné la tête ? Ses propos agressifs contre son prédécesseur et contre l’Etat à chaque plénière témoigneraient-ils d’une faiblesse ? Et lorsqu’il ose déclarer « les négociations du contrat du projet ont mobilisé, outre les services de l’Etat, l’ensemble des élus du Conseil régional », il ne suffit pas d’affirmer pour être cru. Nous le répétons : nous n’avons été associés à aucune réunion, ni au Conseil régional, ni sur le terrain dans nos départements.
Cette dérive est à la fois antidémocratique et préjudiciable. Le dossier de Pontigny en est le dernier exemple en date : nous l’avions prévenu, il ne nous a pas entendus, et il a fallu les révélations de l’enquête des renseignements généraux pour éviter à la Région une grosse erreur !
Notre départ l’a semble-t-il surpris et énervé. Nous espérons qu’il prendra enfin conscience que, disposant d’une forte majorité, il pourrait associer son opposition au fonctionnement démocratique de l’institution.
Les élus UMP du Conseil régional
Les commentaires récents