Ile-de-France: rééditer 2002 pour la droite, survivre pour le PC

Dominatrice en Ile-de-France, avec deux tiers des députés sortants, la droite tentera de confirmer aux législatives de juin sa percée de 2002, lors d'un scrutin qui pourrait avoir des allures d'hallali pour le PC, au défi de conserver ses fiefs de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

Avec 65 des 99 députés sortants, dont des "grands chelems" en Seine-et-Marne (9 sur 9) et dans les Yvelines (12 sur 12), la droite va tenter de surfer sur la vague bleue attendue. Et la première victime de ce duel entre les poids-lourds UMP et PS pourrait être le PC, fort de 9 députés.

Après ce scrutin, "le PCF pourrait rejoindre le Parti radical au cimetière des grandes figures posthumes de la République", a même avancé l'historien Stéphane Courtois fin mai dans une tribune au journal Le Monde.

Le défi du parti communiste est d'autant plus difficile qu'à l'inverse des législatives de 1997 et 2002 il trouvera cette fois sur sa route des candidats socialistes.

Après son 1,93% au premier tour de la présidentielle, Marie-George Buffet, secrétaire générale du parti et députée de la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, voudra éviter le sort de son prédécesseur à la tête du mouvement, Robert Hue, battu en 2002 dans son fief d'Argenteuil.

De même, Patrick Braouezec aura fort à faire dans la 2e de Seine-Saint-Denis, face à un candidat communiste dissident, un socialiste, et l'ancien champion du monde de judo Djamel Bouras, labellisé MoDem.

Autre pari pour le PC: sauver son dernier fauteuil de député dans le Val-de-Marne, seul département dont il détient encore la présidence du Conseil général avec la Seine-Saint-Denis.

En position de force après la présidentielle, l'UMP va tenter d'enfoncer le clou, misant à la fois sur des jeunes, comme Valérie Pécresse dans les Yvelines ou Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne, ou des vieux grognards.

Dans ce registre, la palme de l'ancienneté revient indubitablement à Didier Julia, inamovible député de la 2e de Seine-et-Marne depuis 1967 et investi à nouveau cette année par l'UMP, malgré ses 74 ans.

Vivier d'une grande partie de l'élite politique française, l'Ile-de-France verra également en lice Dominique Strauss-Kahn (PS) dans le Val d'Oise, Elisabeth Guigou (PS) en Seine-Saint-Denis, Manuel Valls (PS) et Julien Dray (PS) dans l'Essonne, Jean-François Copé (UMP) en Seine-et-Marne, ou encore Patrick Devedjian (UMP) et André Santini (PSLE, Nouveau centre) dans les Hauts-de-Seine.

Côté personnalités, les législatives ont également attiré. Fodé Sylla, ancien président de SOS-Racisme, est candidat PRG en Seine-Saint-Denis face au sortant Jean-Christophe Lagarde, doté de la seule étiquette Bobigny-Drancy après avoir refusé celle du MoDem. Mouloud Aounit, président du Mrap, est en lice en Seine-Saint-Denis, malgré le refus du PCF de l'y investir.

Majoritaire en députés dans six des huit départements franciliens, la droite aura sans doute du mal à conquérir la Seine-Saint-Denis, où elle ne compte que 4 élus sur 13. De même, elle pourrait encore échouer sur l'écueil parisien où la gauche, sur la base des résultats de Ségolène Royal le 6 mai, pourrait même grapiller un 13e fauteuil de député, dans la 8e circonscription défendue par Arno Klarsfeld pour l'UMP.