Le sujet de négociation le plus difficile sera celui du contrat de travail", estime le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, dans un entretien à La Croix à paraître lundi, en faisant référence aux discussions qui doivent s'ouvrir prochainement entre patronat et syndicats.
Les partenaires sociaux doivent ouvrir d'ici à la mi-juin des négociations sur l'assurance-chômage, la sécurisation des parcours professionnels, le contrat de travail et la représentativité syndicale.
Le président de la République "a souhaité que nous aboutissions d'ici à la fin de l'année, mais nous ne pouvons le garantir, car ce sont des négociations complexes", a dit M. Mailly.
"Le sujet le plus difficile sera celui du contrat de travail", car "nous avons de profondes divergences avec les organisations patronales sur la +séparabilité+" entre salariés et employeurs, a-t-il dit.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, souhaite notamment que salariés et entreprises puissent se séparer à l'amiable, tandis que les syndicats estiment nécessaire que les salariés gardent la possibilité de recours juridiques.
Par contre, syndicats et patronat s'accordent sur le refus du contrat unique et d'une fusion ANPE-Unedic, a-t-il assuré.
M. Mailly voit "un signe positif" dans le fait que "Nicolas Sarkozy accepte de considérer qu'à partir du moment où les partenaires sociaux souhaitent se saisir d'un dossier, il faut laisser du temps à la négociation".
Interrogé sur la concertation prévue sur le service minimum dans les transports, il a indiqué que "la ligne rouge, c'est la remise en cause du droit de grève". "Que ce soit sous la forme d'une réquisition de personne ou autre, nous ne l'accepterons pas", a-t-il affirmé, tout en soulignant que le président de la République avait "assuré qu'il n'en serait rien". "Les positions se sont assouplies", s'est-il félicité.
De même, ni Nicolas Sarkozy, ni le ministre du travail, "n'ont plus fait mention d'un vote à bulletin secret huit jours après le début d'une grève. Nous en concluons que ce n'est plus d'actualité", a-t-il déclaré.
Enfin, concernant les conférences sociales qui seront organisées à la rentrée sur l'égalité salariales hommes-femmes, les conditions de travail et le pouvoir d'achat, le leader de FO juge qu'elles ne serviront "à rien, si elles ressemblent à ce qui a été organisé en décembre dernier sur les revenus et l'emploi".
Mais il a reconnu qu'elles pourraient permettre de faire "avancer des propositions" sur les salaires: "par exemple que les exonérations de charges soient conditionnées à l'existence d'un accord de branche sur les minima salariaux", ou "qu'à chaque relèvement du Smic, on mette en place dans chaque branche une clause de rendez-vous pour renégocier l'ensemble des salaires".
Commentaires