Quartiers: Alliot-Marie veut un "nouvel élan" contre la délinquance "dure"

Michèle Alliot-Marie a plaidé dimanche pour un "nouvel élan" dans la lutte contre le nouveau phénomène d'une délinquance "dure et violente" dans les quartiers, moyennant une meilleure coordination des forces de sécurité et le développement d'une police "localisée".

Intervenant lors du Grand rendez-vous TV5Monde-Europe1-Le Parisien-Aujourd'hui en France, la ministre de l'Intérieur a jugé "indispensable de mieux prendre en compte" des évolutions qui se traduisent par le développement d'une "délinquance extrêmement dure et violente" dans certains quartiers, avec des "phénomènes de bandes qui règlent leurs comptes de plus en plus avec des armes, sur fond de trafic de drogue très souvent".

A cet égard, elle a noté que cinq départements montraient un problème particulier: la Seine-Saint-Denis, l'Essonne, le Rhône, les Bouches-du-Rhône et le Nord.

Pour combattre la délinquance dans les quartiers, elle s'est prononcée pour un renforcement de l'action concertée de la police, de la gendarmerie, des élus et de la justice, manifestant son intention de se rendre dans les départements "où il y a des difficultés importantes". Elle va "sur le terrain réunir tous ceux qui ont un rôle à jouer dans la sécurité générale", les maires, les associations, les responsables de police et de gendarmerie et les juges.

La ministre a notamment "l'intention de relancer de manière très active les GIR (groupements d'intervention régionaux), ces groupements qui permettent de de faire intervenir régionalement la police, la gendarmerie, les douanes, les services fiscaux, parce que quand on voit des personnes qui ne travaillent pas et disposent de revenus extrêmement importants, je veux leur donner un nouvel élan. On a là une possibilité de prendre sur le fait les gens qui participent à ces réseaux", a affirmé Mme Alliot-Marie.

Par ailleurs elle a plaidé pour une police "localisée" dans les quartiers, qu'elle a opposé à la police "de proximité" chère à la gauche.

"La police de proximité, c'est qu'on demande à la police de faire un travail qui n'est pas le sien" a-t-elle dit, lui opposant une police "localisée qui connaisse à la fois le quartier et les personnes" car alors elle est "plus efficace".

Pour donner vie à cet enracinement il faut donner aux policiers "des moyens de vivre dans ces quartiers: la fidélisation ça implique également qu'on s'intéresse aux conditions de vie des policiers dans ces quartiers", a dit la ministre.

A cet égard elle a évoqué "un problème de logement" en Région parisienne et un problème "pour le travail du conjoint: ce sont des questions dont j'ai l'intention de m'occuper pour les policiers et les gendarmes comme je m'en suis préoccupé dans mon poste précédent", a affirmé Mme Alliot-Marie.