Inexplicable série de dégradations visant les permanences politiques à Paris

Une inexplicable série de dégradations vise les permanences de partis politiques, à Paris, ce qui inquiète leurs responsables en pleine période de campagne électorale et laisse les policiers perplexes.

Deux nouvelles permanences du PS et du PCF du XIe arrondissement ont été vandalisées ces derniers jours, portant à dix-sept le nombre de locaux de partis politiques détériorés depuis le 23 janvier, a-t-on appris mercredi de source policière.

Ces deux actes de vandalisme, qualifiés de "légers" par la source, ont été perpétrés dans une permanence PS, où la vitrine a été abîmée, et PCF, où des graffitis ont été tracés sur une affiche de Marie-George Buffet, candidate de ce parti à l'élection présidentielle.

Depuis le 23 janvier, des dégradations ont visé les locaux de partis de toutes tendances dans différents arrondissements: onze UMP, trois PS, une Verts et deux PCF situés dans les IIIe, Ve, IXe, Xe, XIe, XIIe et XVIIe arrondissements.

Les enquêtes ont été confiées à l'Unité de soutien aux investigations territoriales (Usit) de la police urbaine de proximité (Pup) parisienne, pour qui "aucune hypothèse n'est exclue".

Un enquêteur se perd en conjectures sur les auteurs: "des +libertaires+, des gamins qui s'amusent et se donnent le mot à force d'en entendre parler dans les médias", dit-il, ou "des individus difficilement identifiables affirmant ainsi leur rejet des politiques".

Pour la police, qui espère une "arrestation en flagrant délit" afin de juguler la série, le mode opératoire est différent. Seule similitude: une inscription à la peinture noire, "A voté", découverte sur la permanence de Lyne Cohen-Solal (PS), adjointe au maire, dans le Ve, et sur celle des Verts dans le Xe.

Les dégradations vont du simple graffiti à des vitres brisées. Elles ont obligé, dit la police, des responsables politiques à renforcer leur protection par des volets métalliques par exemple.

Les policiers ont listé le nombre de permanences politiques dans la capitale, tâche ardue, selon eux, car il y en a quatre en moyenne, voire plus, par arrondissement.

Les responsables politiques de tous bords ont exprimé leur indignation, au premier rang desquels le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë.

Le 12 février, il a demandé au préfet de police que, "face à cette escalade particulièrement préoccupante", soient "désormais mobilisés les moyens adaptés, afin d'assurer la surveillance de ces lieux qui symbolisent l'expression du pluralisme et de la démocratie dans notre cité".

Pour Claude Goasguen, député UMP du XVIe arrondissement, dont la permanence a été vandalisée ce week-end, il "faut arrêter absolument cette dérive". Interrogé mercredi par l'AFP, il a indiqué avoir aussi saisi le préfet de police, ajoutant: "j'espère qu'on va attraper cette petite bande de voyous qui considèrent que la politique est un jeu".