François Fillon a multiplié lundi les réunions de travail à Matignon, affinant les projets qu'il compte mettre en oeuvre au plus tôt après les législatives si celles-ci confirment la majorité présidentielle.
Pas moins de sept membres du gouvernement étaient à l'agenda du Premier ministre afin, ont-ils indiqué, de faire avancer leurs dossiers respectifs.
Roselyne Bachelot (Santé, Jeunesse et Sports), Rachida Dati (Justice), Valérie Pécresse (Enseignement supérieur, Recherche), Christine Boutin (Logement et Ville), Xavier Darcos (Education) se sont succédé jusqu'à 16h00. Christine Albanel (Culture) et Eric Woerth (Budget, Comptes publics et Fonction publique) devaient suivre en fin d'après-midi.
Chacun est porteur d'une réforme que le président Nicolas Sarkozy veut faire aboutir à court terme.
Mme Bachelot compte inscrire les franchises médicales dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008.
Mme Dati doit présenter en juillet un projet visant à supprimer l'excuse de minorité pour les mineurs multirécidivistes à partir de 16 ans, et un autre instaurant des peines minimales (dites "plancher") en cas de multirécidive.
Le texte sur l'autonomie des universités, défendu par Mme Pécresse, sera également au menu de la prochaine Assemblée nationale dès cet été.
Mme Boutin est impliquée avec M. Woerth dans le projet de déduction des intérêts d'emprunt immobilier de l'impôt sur le revenu. Elle prépare aussi pour cet été un plan en faveur de l'emploi des jeunes dans les banlieues. Ce dernier, de nature réglementaire, ne sera pas soumis aux députés.
M. Woerth pilotera aussi les réformes fiscales les plus passionnément débattues du candidat Sarkozy: détaxation des heures supplémentaires, bouclier fiscal, quasi-suppression des droits de succession,...
M. Darcos sera, de son côté, l'artisan de la suppression progressive de la carte scolaire à partir de la rentrée.
La volonté d'agir vite proclamée par le gouvernement est contredite par le temps des législatives. Six longues semaines pendant lesquelles, a reconnu François Fillon samedi, le gouvernement ne peut que "gérer les affaires courantes" et les urgences dictées par l'actualité.
Le fait que les rencontres de lundi aient, de façon inhabituelle, été placées à l'agenda hebdomadaire publié par Matignon permet, au passage, d'afficher l'image d'un gouvernement à l'oeuvre malgré la période électorale.
Alors que Nicolas Sarkozy est omniprésent sur le terrain gouvernemental -d'Airbus aux hôpitaux en passant par les rencontres avec les syndicats-, ces discussions illustrent aussi le rôle de coordination du Premier ministre, tel qu'il l'a défini le 23 mai sur Europe 1.
"Ma place, c'est celle de l'animateur de la majorité et du gouvernement", résumait alors M. Fillon, en insistant sur son osmose avec un chef de l'Etat "inspirateur du projet".
Dans l'immédiat, la principale priorité du gouvernement reste la campagne des législatives. Onze ministres (M. Fillon compris) sont candidats, dont quatre de ceux reçus lundi --Mmes Bachelot, Pécresse et Boutin et M. Woerth.
François Fillon lui-même consacrera une bonne partie de sa fin de semaine à la campagne. Il doit participer à des meetings à Nice et à Lille et faire plusieurs apparitions dans son fief de la Sarthe.
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