Le Medef juge "indispensable" d'adopter une "politique de l'offre"

La présidente du Medef Laurence Parisot a appelé mardi le gouvernement à adopter une stratégie économique dite "de l'offre", qui consiste à encourager les entreprises à investir et à produire.

"Il est indispensable que la France fasse le choix d'une politique économique de l'offre qui stimule la production, qui encourage le travail, qui favorise l'innovation", a déclaré Mme Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle.

Elle a ajouté que le Medef allait "regarder avec beaucoup d'attention (...) l'approche économique qui va être définie et engagée par le gouvernement et sa majorité".

Pour Mme Parisot, deux mesures annoncées récemment par le gouvernement vont dans le sens d'un encouragement au travail et à l'investissement: la détaxation des heures supplémentaires et la possibilité pour les assujettis à l'ISF d'investir une large part de leur impôt dans les petites et moyennes entreprises.

Elle n'a en revanche pas commenté des mesures plus axées sur le soutien aux ménages, telles la déduction des intérêts d'emprunt immobilier du revenu imposable ou la quasi-suppression des droits de succession.

Dans la théorie économique, la "politique de l'offre" est axée sur le soutien à la production et plutôt de long terme alors que la "politique de la demande" consiste à soutenir la consommation des ménages avec des effets plus de court terme.

Affirmant qu'il fallait "sensibiliser tout le monde à l'innovation", Mme Parisot a rappelé que le Medef avait lancé un "Tour de France de l'innovation" pour encourager les PME et les TPE.

"Avoir une politique de l'offre, c'est penser la recherche, c'est aussi bien sûr penser l'avenir de nos universités", a dit Mme Parisot, ajoutant qu'elle rencontrerait "dans 48 heures" la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse.

"Il est important que l'université française ajoute à ses grandes missions une mission également essentielle qui est de favoriser l'insertion professionnelle de ses étudiants", a-t-elle ajouté.

Elle a demandé que la nouvelle Assemblée nationale "ratifie de toute urgence l'accord de Londres, levier formidable qui ne coûte rien, pour multiplier les dépôts de brevets".

Cet accord a été signé en juin 2001 par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et sept autres pays mais n'a toujours pas été ratifié par Paris, alors que le Conseil constitutionnel l'a jugé conforme à la Constitution en septembre dernier.

Il prévoit notamment que les brevets peuvent être déposés dans l'une des trois langues officielles (anglais, français et allemand), supprimant l'obligation de fournir des traductions dans toutes les langues des pays où la protection est revendiquée.