Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi que la TVA sociale serait "expérimentée" et que si elle est "réussie", elle serait généralisée, devant les parlementaires UMP réunis à l'Elysée.
"S'abstenir sur la TVA sociale et regarder passer le train des délocalisations serait non seulement une faute économique, mais une faute morale et une faute politique", a-t-il dit.
Affirmant ne pas vouloir "rester les bras croisés devant les délocalisations", M. Sarkozy a posé l'enjeu: "si la TVA sociale n'est pas efficace contre les délocalisations, si la TVA sociale n'est pas bonne pour l'emploi et le pouvoir d'achat, eh bien, on ne fera pas la TVA sociale".
En revanche, "si elle contribue à freiner les délocalisations, si elle bonne pour l'emploi, si elle est bonne pour la croissance, si elle ne pénalise pas le pouvoir d'achat, alors nous ferons la TVA sociale".
Refusant "les sujets tabous", il a expliqué que le gouvernement ferait "une expérimentation". "Si cette expérimentation est réussie, nous ferons une généralisation", a-t-il prévenu.
Le président Nicolas Sarkozy a aussi affirmé que "toute la fiscalité française serait revue pour encourager le travail, la production et l'investissement", cette "réforme globale" portant sur "impôts et cotisations sociales".
M. Sarkozy a appelé à "une remise à plat de tous les grands prélèvements, cotisations sociales, taxe professionnelle, taxe sur les salaires, TVA, impôt sur le revenu et CSG" et promis le "nettoyage des niches fiscales".
Le chef de l'Etat a "souhaité également que la TVA sur les produits écologiques soit systématiquement abaissée au taux réduit" (5,5%), précisant que la France "se battrait au conseil européen pour obtenir l'accord de (ses) partenaires".
"La réforme globale de la fiscalité, je l'appelle de mes voeux", a-t-il dit, se prononçant pour la "taxation de la richesse produite plutôt que la production de richesses".
"Si on veut garder des usines sur notre territoire, il faut détaxer le travail qui se délocalise et taxer davantage ce qui est moins aisément délocalisable", a-t-il expliqué.
"Il faut alléger les charges fixes qui amplifient les chocs pour les remplacer par des charges variables qui au contraire les amortissent", a poursuivi M. Sarkozy.
Le chef de l'Etat a affirmé ensuite qu'il fallait "nettoyer les niches fiscales qui rendent notre système opaque et inégalitaire".
Il a également souhaité "que le crédit d'impôt recherche soit porté à 100% et que soit étudiée la possibilité de moduler le taux de l'impôt sur les sociétés en fonction des investissements et des créations d'emplois, de sorte que les entreprises qui créent des emplois et investissent dans notre pays paient très peu d'impôts et que les entreprises qui désinvestissent et qui suppriment des emplois alors qu'elles font des profits paient davantage d'impôts".
Nicolas Sarkozy a également affirmé que "il y a en France un problème de pouvoir d'achat", car "les prix sont trop hauts" et "les salaires sont trop bas".
"Mes responsabilités, je veux les prendre d'abord sur un mot qui était devenu tabou, et que je vais remettre avec le Premier ministre au premier plan du débat politique, le mot +pouvoir d'achat+".
"Il y a en France un problème de pouvoir d'achat, nier que ce problème existe, c'est se moquer des Français, c'est mépriser ceux qui travaillent et ont tant de mal à s'en sortir", a-t-il dit.
"Tout ce que j'ai promis de changer, je le changerai, tout ce j'ai promis de réformer, je le réformerai", a-t-il dit.
"C'est le mandat que nous avons reçu du peuple, c'est le mandat de la majorité présidentielle", a-t-il ajouté.
Le président de la République, qui s'exprimait pour la première fois depuis le deuxième tour des législatives, a annoncé que "dès la rentrée, une commission des sages, indépendants, sera créée pour donner son avis publiquement sur la revalorisation du Smic".
"Je propose à la majorité présidentielle le choix suivant: politique sociale, le travail, politique éducative, le travail, politique économique, le travail, politique fiscale, le travail, politique de concurrence, le travail, politique commerciale, le travail, politique de l'immigration, le travail, politique monétaire, politique budgétaire, le travail", a-t-il dit.
"Je ne les jugerai que par rapport à un seul critère, ça récompense ou ça dévalorise le travail", a ajouté Nicolas Sarkozy.
M. Sarkozy a estimé que le pouvoir d'achat qui est, selon lui, "trop bas" est dû notamment à "l'euro qui est trop fort et réaffirmé qu'"il manque à la France en moyenne un point de croissance en moyenne par an".
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